Hier, dans La Presse+, j’ai lu avec intérêt l’article qui parlait des élans improvisés d’Edouard Baer dans l’émission matinale Plus près de toi qu’il anime depuis deux ans sur les ondes de Radio Nova. Il débute son émission par un monologue imaginé sur le moment, selon ses humeurs et la musique ambiante. Et pour avoir écouté quelques épisodes, c’est franchement rafraîchissant telle une poésie bien sentie.
Ça m’a fait réfléchir à la place qu’on accorde à la spontanéité dans nos vies ou plutôt au peu de place qu’on lui laisse. Tout est très régit aujourd’hui, les cadres s’installent facilement et le jugement arrive à vitesse grand V. Le droit à l’erreur se fait rare, comme si on ne se permettait plus d’essayer et de se tromper. Pourtant, c’est dans ce processus qu’on apprend le plus et qu’on tire, surtout, un maximum d’apprentissages.
C’est ce que Baer se permet : essayer, se planter, en rire ou s’excuser. Et nous montrer que la vie continue, qu’on n’a pas besoin de tout planifier à l’avance, de pratiquer, de corriger avant de plonger. Nul besoin d’être parfait. Se lancer dans le vide, ça fait peur mais ça permet d’avancer, surtout. Et j’adore les gens qui osent sortir du lot, même si tout les guide vers le chemin commun, vers les routes tracées.
Ce personnage hétéroclite et singulier partage sa philosophie avec une grande candeur :
« Je viens de l’école de journalisme de Jean-François Bizot, le fondateur de Radio Nova et du magazine Actuel. Aujourd’hui, dans les rédactions, on cherche ses sujets sur le web. Moi, je viens d’une génération où on marchait dans la rue, on sillonnait la ville, on allait dans les cafés, chez les bourgeois, les prolos, on cherchait les gens et les situations, quoi ! »
J’ai ressenti un grand soulagement en lisant ces lignes car c’est un peu ce que je vis avec mon blogue. Rien n’est préparé d’avance, je m’installe devant mon écran et je laisse aller mes doigts sur le clavier, au gré de mes réflexions et mes envies. Parfois, c’est léger, parfois c’est plus intense, mais c’est du 100% moi et j’adore ça. Après m’être moi-même censurée pendant longtemps, ce tableau blanc qui m’appartient et que vous suivez me réjouit grandement.
Le sentiment de liberté est quelque chose qui nous est essentiel pour garder notre cœur jeune et notre esprit vif. Trouver les canaux d’expression, les activités créatrices et les influenceurs qui nous inspirent, ça demande du temps et de l’énergie mais c’est hautement important. Alors peu importe ce qui nous préoccupe dans la vie, il faut se garder des petits moments de folie, de légèreté et de spontanéité.
Se laisser porter, ce serait-ce que quelques minutes, ça libère l’esprit du poids des responsabilités et de la routine. Alors je vous invite à pratiquer, à petites ou grandes doses, cet exercice énergisant. Je vous avertis, on peut vite en devenir dépendant 😉
Amusez-vous, retombez en enfance un peu, laissez-vous guider par votre instinct et vos désirs profonds. Ça se peut qu’on vous regarde de travers, que vous sortiez du lot et même que vous vous sentiez jugez. Mais dites-vous que c’est toujours mieux que de vivre une vie qui ne vous ressemble pas. Être soi-même, ça a un prix mais ce ne sera jamais aussi cher que de ne pas s’écouter…
Photo : Unsplash | Artem Bali