Je parle souvent d’évolution et de progrès, d’apprentissage de la vie et d’expérience. Mais je sais aussi que parfois, on n’a pas envie de changer, d’évoluer. On est bien dans nos pantoufles, on sent qu’on a enfin atteint un point d’équilibre et on ne veut absolument pas sortir de ce petit cocon confortable pour risquer de débalancer le tout.
Et honnêtement, je crois que c’est normal de vouloir, par moment, profiter de ses acquis, de sa stabilité. Ça permet de reprendre le dessus, de refaire nos forces. Le danger, ou le piège devrais-je dire, c’est d’y rester, de stagner dans une mare confortable et de ne plus se demander si n y est bien. Parce que même si on ne change rien dans notre vie, la vie nous change malgré nous. Que ce soit à travers nos relations, nos journées de travail,nos activités quotidiennes, les nouvelles qu’on regarde à moitié ou simplement la vie qui se déroule autour de nous, on est constamment exposé à autre chose que notre petit moi.
Et sans qu’on s’en rende compte, ça fait un chemin dans notre esprit, ça sème un doute ou un intérêt. Ça peut prendre des semaines voire des mois avant qu’on réalise que tel événement a eu un impact sur notre vision des choses. Et il arrive qu’on ne fasse jamais le lien entre certains éléments de notre existence. Mais j’ai compris avec le temps que, malgré tout ce qu’on peut tenter pour rester stable, on finit toujours par grandir.
Je suis quelqu’un qui aime expérimenter. Le jour où j’ai compris qu’on ne mourrait pas d’avoir l’air fou ou de ne pas aimer quelque chose, j’ai décidé que, dès que je découvrais une opportunité d’essayer un sport, une activité, une sortie ou peu importe, j’avais le droit de tenter le coup. Car c’est ainsi que j’apprend à me connaître et à diversifier mes intérêts. Au lieu de rester figée dans ce qui me convient, comme je l’ai fait pendant longtemps, je vogue à travers un monde de possibilités.
Certains me qualifieront de volage mais je me considère plutôt curieuse. Autant je suis une grande fidèle envers mon coiffeur, ma psy ou mon ostéopathe, autant j’ai envie d’explorer, d’essayer dans les sports, la culture ou l’implication sociale. J’ai appris, avec les années, à reconnaître les signes qui se manifestent quand ça fait un certain temps que je répète les mêmes habitudes.
Accepter de changer et de se transformer, ça ne se fait pas du jour au lendemain mais quand on saisit l’importance de cette mutation constante, on angoisse moins et on vit mieux avec les petites transformations qui s’opèrent. Tout comme on est cyclique dans notre alimentation, en fonction des saisons, on l’est aussi dans le reste de notre vie.
J’ai cessé de me sentir coupable ou gênée de perdre de l’intérêt pour un groupe, un sport ou même une boutique. J’avais tendance à sentir que je devais fidélité à tout. Mais ce n’est pas ainsi que ça fonctionne et c’est normal d’avoir envie de trouver une autre talle pour s’installer quelques temps. On a tous un petit côté nomade en nous, il n’est simplement pas au même niveau ou dans la même sphère pour tous.
Une fois qu’on a compris tout ça, on a l’esprit ouvert aux opportunités de vie et ça bouillonne dans notre tête. Chaque nouvelle aventure nous apportera des connaissances et des sensations nouvelles.Notre cœur battra plus fort pour certaines choses ou restera de glace parfois. Et tout cela est parfait. On peut approfondir une pratique dans les moindres détails, tout en explorant d’autres secteurs en même temps.
Je crois qu’il faut, finalement, se donner la chance d’aimer ou de détester, se donner le droit d’être qui on est, sans pression ni obligation. Ce n’est pas pour rien qu’existe le concept de classe d’essai! Parce que c’est humain de vouloir se tremper l’orteil avant de plonger la tête la première dans une nouvelle aventure.
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