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Chasser l’ennui

Mon fol amour - Dominique Demers

J’ai tendance à croire dans la vie qu’il y a toujours du bon dans tout, même dans les épreuves, même dans les mauvaises surprises de la vie. Les désagréments de mon mal de dos sont nombreux mais j’ai tout de même réussi à y trouver une façon de ne pas m’ennuyer et d’avoir du plaisir malgré ma mobilité réduite. J’ai littéralement dévoré un roman que j’avais acheté il y a quelques temps et c’est avec énormément de bonheur que j’ai pu me plonger dans les péripéties de Dominique Demers dans son tout dernier ouvrage pour adultes : Mon fol amour.

Étant moi-même une passionnée de la nature et des paysages pittoresques du nord, je suis tombée en amour avec ce personnage loufoque qu’est Dominique, une écrivaine à la recherche de son lieu d’écriture pour les prochaines années. C’est au bout d’un chemin bien caché qu’elle craque pour un chalet pour le moins douteux mais qui dégage un charme qui opère sur la femme célibataire. Au diable les avertissements et inquiétudes de ses proches, elle fait l’acquisition de son petit chalet et, accompagné de son micro-chien, s’y installe pour s’adonner à son art, l’écriture, et y vivre de nombreux soupers entre amis ainsi que plusieurs catastrophes amoureuses.

Une histoire touchante et étonnamment drôle qui reflète parfaitement ce qu’est le phénomène du coup de foudre, que ce soit pour une personne ou un chalet. J’ai beaucoup souri durant cette lecture, étant moi-même à la recherche d’un petit coin de paradis pour m’évader et écrire, avec vue sur un lac en prime. Mais c’est aussi l’histoire de cette grande sensible qui tente de protéger son cœur qui m’a séduite. Beaucoup de ressemblances avec cette auteure, beaucoup de connivence avec son personnage.

Être touchée par un personnage autant que par la manière d’écrire d’une auteure est un réel enchantement car c’est la rencontre de deux âmes, de deux styles, de deux cœurs. Il y a autant de genres littéraires que d’écrivains et trouver chaussure à son pied relève parfois du miracle. Mais j’ai ressenti une telle connexion en lisant ce bouquin, comme si on se connaissait depuis toujours elle et moi, comme si le destin en avait décidé ainsi.

Certains ne ressentiront pas du tout cette attirance pour ce roman et c’est tout à fait normal. Tous les goûts sont dans la nature, et ce, dans le monde littéraire comme dans toute sphère de la vie. C’est ce qui permet à tant de maison d’édition d’exister. Et il faut avoir envie de légèreté et d’humour pour apprécier cet ouvrage : on est loin d’un récit historique sur la seconde guerre mondiale.

J’apprécie ce style un peu cocasse où les rebondissements s’enchaînent sans grandes remises en question et où on termine la lecture avec un sentiment d’insouciance. Parfois, il faut savoir se laisser emporter sans avoir pour but l’apprentissage ou l’intellectualisation d’un sujet. C’est la base même du divertissement. Et c’est fort plaisant.

Alors je vous invite, si le cœur vous en dit et le style vous interpelle, à découvrir ce roman divertissant et désinvolte de cette auteure prolifique qui nous a gâté, autant avec sa littérature jeunesse que celle destinée aux adultes, depuis de nombreuses années. Une véritable perle du milieu littéraire.

Ah, et si vous avez un peu de temps durant les jours pluvieux qui s’en viennent, je vous invite à visionner les courts épisodes de la série Mère & fille sur la chaîne Véro.tv de l’extra de tou.tv. La pétillante Anne Casabonne y interprète la mère un peu déjantée d’une adolescente attachante mais très tannante. Bref, une belle petite série amusante et distrayante pour donner le ton à la belle saison qui s’installera tranquillement.

Lecture du printemps

Quand le temps commence à se réchauffer et qu’il devient possible de s’asseoir dehors au soleil malgré le petit vent frais, mon premier réflexe (en dehors de la course à pied) est de m’installer pour lire un livre. Pour moi le printemps, c’est de retrouver ce bonheur si simple de pouvoir m’évader tout en profitant de la beauté de la nature. Nul besoin de vous exprimer ma reconnaissance hier avec ce temps parfait… Je me suis donc installée confortablement, petit pique-nique à l’appui ainsi que léger fond musical de piano pour accompagner le chant des oiseaux chatonnant leurs louages, avec mon roman léger et estival pour laisser rêver mon esprit.

Je ne sais pas si vous connaissez l’auteure Amélie Dubois mais pour ma part, elle figure dans mes préférées pour ce qui est de la catégorie «  je n’ai pas envie d’apprendre, je veux me divertir ». Je le précise car il ne s’agit pas ici de grande littérature profonde et soutenue par des recherches historiques. Ça entre dans la catégorie « chick lit » de qualité : divertissant à souhait, un humour décapant, des histoires désopilantes à volonté… Bref tout pour se changer les idées sans tomber dans le glauque ou le thriller. À savourer avec un verre de rosé!

La Fois où… j’ai suivi les flèches jaunes

La Fois où... j'ai suivi les flèches jaunes - Amélie Dubois
La Fois où… j’ai suivi les flèches jaunes – Amélie Dubois

On y retrouve cette chère Mali qui atterrit sur la route de Compostelle, dans une expérience spirituelle qui s’avèrera relativement confrontante pour celle qui croyait que c’était « juste de la marche ». Au fil des kilomètres et des rencontres, elle frappera les murs physiques et mentaux souvent décrits par les pèlerins qui ont tentés l’expérience. Et elle apprendra à lâcher-prise sur les éléments de sa vie qu’elle ne pourra jamais contrôler ainsi que ceux qui lui grugent trop d’énergie.

Toujours aussi attachante et drôle, on ressent tout de même une quête nouvelle chez cette trentenaire qui a tout abandonné pour vivre de sa plume et qui, malgré ses airs de fille indépendante et autonome, cherche l’équilibre et l’amour (de soi, des autres, de la vie). Les voyageurs qu’elle croisera sur sa route lui feront prendre conscience qu’elle a, malgré ses craintes et ses appréhensions, besoin des autres. L’aide n’a pas ce goût amer qu’elle redoutait et peu à peu la rigidité qui teintait sa vision de Compostelle laisse place à une camaraderie et de réelles amitiés se forgent.

Vous retrouverez donc dans ce roman la légèreté caractéristique du personnage principal jumelée à une introspection soudaine, le tout enrobé d’humour et d’un brin de folie qui donne des fous rires et fait réfléchir à la fois. Du pur plaisir comme on aime, un passe-temps totalement en phase avec la belle température et un besoin de décrocher des catastrophes qui s’accumulent autour de nous.

Cette auteure québécoise prolifique nous a habitués à des histoires rocambolesques et nous sommes servis ici malgré la touche spirituelle qui s’ajoute à l’ambiance comique. Les retours en arrière sur un certain congrès tenu à Gatineau serviront de repères aux accoutumés des récits de cette série.

Si vous cherchez un bouquin qui vous fera rire, voyager et réfléchir, je ne pourrais vous conseiller meilleure compagnon de route. Et qui sait, peut-être comme moi entretenez-vous le rêve de faire la route de Compostelle un jour et y trouverez des informations pertinentes parmi les péripéties amusantes et rafraichissantes de cette protagoniste.

Bonne lecture!

 

Photo : Unsplash | Ben White

L’heure est au divertissement

Eric Nopanen

Ces derniers temps, avec le printemps qui tardait à s’installer et la neige qui ne cessait de s’accumuler, j’ai eu comme une rage de cocooning, un besoin intense de me blottir dans un jeté et d’être absorbée par de la fiction pour oublier cet hiver éternel. Et j’avoue que j’ai été complètement séduite par quelques merveilleux produits d’ici qui m’ont divertie à souhait. Compte-rendu de cette bulle réconfortante purement québécoise.

Tout d’abord, côté lecture, je savoure actuellement comme de la grande gastronomie l’ouvrage touchant et confrontant d’une auteure que j’adore : Rafaële Germain. Réunissant ses réflexions, impressions, observations et questionnements sur la mémoire en cette ère où tout est gravé à jamais, ou presque, dans l’univers numérique, la belle Rafaële se dévoile dans un style tout à fait nouveau, très sincère et intime dans cet essai intitulé Un présent infini : notes sur la mémoire et l’oubli. L’objet en soi est déjà d’une beauté et d’une finesse qui tranche avec ses précédents bouquins de style chick lit, mais c’est au niveau du ton très personnel que l’on se laisse charmer. Chaque phrase, chaque page se révèle un petit bijou et nous transporte dans nos propres pensées sur notre rapport au temps, à la mémoire et à cette tendance qu’on a à publier nos vies sur les réseaux sociaux sans gêne et sans pudeur.

Livré un peu comme une discussion qu’elle aurait eue avec son père, Georges-Hébert Germain, cet essai se veut à la fois un hommage à son paternel qui, ironiquement, a perdu la mémoire à cause de la maladie, lui qui collectionnait les souvenirs et se plaisait à les partager, et une observation sur l’effet pervers de ce rapport quasi permanent avec la vie virtuelle de nos congénères. Franchement, il y a longtemps que je n’ai pas été aussi touchée par un ouvrage. À lire absolument!

Du côté des séries, j’ai littéralement dévoré 2 petites séries québécoises disponibles sur tou.tv : L’âge adulte et Trop.

L’âge adulte, série dramatique alliant à nouveau le comédien et auteur Guillaume Lambert et le réalisateur François Jaros, se présente comme une comédie de situation sous forme de courts épisodes, comportant sa part d’absurde et de drame humain autour de personnages vulnérables confrontés à un imprévu qui les interpelle en profondeur. Autant les moments cocasses s’enchaînent, autant on peut être troublé par la candeur des personnages et leur sincérité. Un vrai petit plaisir qui se consomme en un rien de temps. Parfait pour un petit dimanche pluvieux!

Puis, mon dernier coup de cœur à ce jour qui m’a rendu accro, c’est la série Trop. La première chose à dire c’est que c’est juste trop court, sans mauvais jeu de mots. Sur une toile de fond d’ironie et de comique se révèle une merveilleuse histoire sur la maladie mentale mais dans un contexte de jeunesse et de douce folie.

On s’immisce dans la vie d’une troupe d’amis, de jeunes trentenaires incertains, un brin égoïstes, dont le cœur est habité par 2 sœurs, aussi différentes que divertissantes. L’aînée, campée par Evelyne Brochu, jeune professionnelle qui jongle avec sa séparation et son travail, s’occupe de son mieux de sa sœur qui reçoit un diagnostic de trouble bipolaire, incarnée par l’étonnante Virginie Fortin. Situations loufoques, délires et fous rires sont au rendez-vous et malgré les débordements de la cadette, on ne peut qu’être captivée par cette vie rocambolesque mais si distrayante. Du gros fun et un moment pour décrocher, tout en se trouvant, finalement, pas si pire que ça…

 

 

Photo : Unsplash | Eric Nopanen

Quand l’amour transcende

Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part

L’amour est sans aucun doute le sujet le plus traité dans les romans, les films et les chansons, permettant de faire rêver, de transmettre une émotion et probablement, dans certains cas, de se libérer pour passer à autre chose. On entend souvent des artistes dire qu’ils sont inspirés par ce qui les touche, par leurs propres ruptures et rencontres. Et nous bénéficions de leur talent pour nous partager ces récits de vie, ces parcelles de bonheur ou de souffrance.

J’ai récemment terminé la lecture d’un roman extrêmement touchant qui a laissé en moi des marques indélébiles. Parfois, une histoire peut nous sembler banale mais quelque chose dans le résumé vient capter notre attention, piquer notre curiosité. C’est ce qui m’est arrivé avec le roman « Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part » de l’auteure Sabrina Philippe.

Elle nous raconte la rencontre de deux femmes avec des destinées quasi opposées mais que la vie fera se rencontrer dans un café… La première parle d’amour à la télévision mais a vécu un divorce et peine à réellement trouver l’amour dans sa vie. Et la seconde a connu le grand amour, les frissons déroutants, le chamboulement intense et la connexion intrinsèque avec un être sublime. La rencontre de deux âmes…

Ce récit débute tout doucement, au point où, au départ, je me suis demandée si j’allais terminer cette lecture. Je me confesse, il m’arrive de mettre de côté un bouquin sans le terminer et quand cela m’arrive, je m’en veux toujours un peu car je comprends l’effort d’écriture derrière un ouvrage. Mais si je n’arrive pas à embarquer dans une histoire, c’est que quelque chose cloche…

Donc dans ce cas-ci, ce n’est pas tant par manque d’intérêt que j’hésitais mais plutôt parce que je sentais une certaine lenteur dans la mise en place de l’histoire au cœur de ce livre. Puis, mon envie de poursuivre cette lecture s’est rapidement installée à l’arrivée de ce personnage de femme mystérieuse ayant rencontré l’amour véritable.

À partir du moment où ces deux femmes se croisent et se racontent, quelque chose s’anime et on en veut toujours plus. On veut comprendre, on veut savoir, on veut découvrir encore de nouvelles facettes de cette communion entre deux êtres qui semblent unis par quelque chose de plus grand que leur propre vie. Et au fur et à mesure des chapitres, le concept d’âme s’installe.

Au-delà de la notion de roman, il y a quelque chose d’instructif dans ce bouquin et de terriblement touchant dans la présentation de cet amour déchirant. La pensée que nous sommes sur terre pour accomplir une mission, que nous avons tous une raison d’être, même si cela peut sembler très ésotérique et farfelu, nous amène à réfléchir sur notre propre vie, ce qui en soi n’est pas implicite dans tous les romans. Cette histoire fictive vient nous chercher et nous fait nous questionner sur notre propre vision de la vie, de l’amour, de la mort et de notre chemin à parcourir.

Les plus terre à terre ne seront peut-être pas touchés autant que je l’ai été mais je crois que ce livre procure un réel bien-être et apporte une part de magie dans nos vies. En cette ère ou Tinder trône en roi dans l’univers des rencontres, je trouve que cette vision plus romantique et spirituelle de l’union de deux êtres agit comme un baume et permet de croire encore en un réel partage sincère et profond.

Si vous avez envie de beau, de sublime et d’une dose d’espoir, ce roman est pour vous. Mais attention, il se termine trop rapidement ?

 

Dire je t’aime, un livre à la fois

Alisa Anton

Hier, je vous ai fait part de mon petit souci de santé qui exigeait de moi une pause de course. Après une visite chez mon ostéopathe, je dois admettre l’évidence : je ne suis pas certaine que la course soit un sport fait pour moi. Ce n’est pas encore le verdict officiel mais comme mon syndrome fémoro-patellaire a décidé de venir se pointer le nez dans mon programme d’entraînement, je crains le pire.

Mais comme je suis une personne positive qui tente de voir dans chaque épreuve un apprentissage et/ou une leçon, je me dis que c’est pour le mieux. Peut-être que cela me permettra de découvrir de nouvelles activités complémentaires pour épargner mon genou ou de nouvelles techniques pour renforcer mes structures et ainsi m’adapter à cette réalité.

Quoi qu’il en soit, je me dis que c’est une opportunité pour varier les activités et avec l’automne qui s’amène, j’ai envie d’ajouter une dose de créativité dans mon quotidien. Je vous ai parlé l’hiver dernier du livre Comme par magie de l’auteure Elizabeth Gilbert et je me suis remise à cette lecture avec beaucoup d’intérêt. Je ne sais pas pour vous mais moi, il m’arrive souvent de commencer un livre et de savoir que ce n’est pas le bon moment pour l’aborder. J’ai plusieurs bouquins entamés dans ma bibliothèque qui n’attendent que mon retour. Je crois sincèrement que certains ouvrages demandent un certain état d’esprit pour accueillir les propos de l’auteur.

C’est donc remplie d’enthousiasme que je j’ai recommencé à lire ce livre et tout à coup, j’ai eu l’impression que c’était le parfait moment pour le faire. Comme si le livre avait été écrit uniquement pour moi. Mme Gilbert y parle de créativité avec un angle très poétique et mystique qui exige une certaine ouverture d’esprit. Les plus pragmatiques se sentiront peut-être perdus devant cette approche presque spirituelle mais j’ai pour mon dire qu’on a besoin d’un peu de magie dans notre monde sombre et alarmiste.

Avant, quand je lisais ce type de bouquin, je me lançais dans des projets grandioses, avec des idées plein la tête et malheureusement bien souvent, quelques semaines plus tard, l’étincelle était éteinte et j’abandonnais le tout pour trouver une nouvelle saveur. Cette fois-ci, je savoure chaque page du livre, je prends le temps de sentir ce que ça évoque en moi, ce qui résonne et je contemple la beauté des souvenirs évoqués.

La lecture, c’est aussi ça. Ça permet de rêver, de reculer dans le temps, de se projeter, d’éclairer son esprit et d’y amener des émotions positives. Un peu comme la musique peut le faire. Il s’agit d’ailleurs de deux compagnons de vie essentiels à mes yeux. Particulièrement quand l’automne prend ses aises et nous offre de petits matins frisquets.

Bientôt, les listes de cadeaux de Noël s’échangeront et les gens se rueront dans les magasins pour accomplir cette besogne le plus sereinement possible (yeah right). Je vous invite à inclure au moins quelques livres dans vos cadeaux pour inciter vos amis et parents à profiter du talent des créateurs d’ici et d’ailleurs. Le Salon du livre se tiendra d’ailleurs à Montréal du 16 au 21 novembre. Quelle belle occasion de joindre l’utile à l’agréable!

À mes yeux, offrir un livre, c’est comme dire je t’aime à quelqu’un.

 

Photo : Unsplash | Alisa Anton